La Chine peut- elle gagner la guerre économique ?
A propos de la Chine, la guerre économique est-elle la continuation de la politique par d’autres moyens ?
La Chine est-elle capable de mener et une guerre économique au monde et la gagner ?
La notion de guerre économique redevient très à la mode. L’Allemagne est visiblement en guerre économique avec des Etats d’Europe, quitte à faire éclater l’Europe. Mais la Chine, elle, a d’autres moyens de faire la guerre économique à l’Europe ou aux Etats-Unis.
D’abord elle possède d’énormes réserves de change, de l’ordre de 2500 milliards de dollars. Sachant que le PIB américain est de l’ordre de 15000 milliards, ça fait du 16%, une force de frappe considérable. Rappelons que c’est le désir des Chinois de se désengager des rehausseurs de crédits américains, Fanny Mae et Freddy Mac, qui en pleine crise financière a obligé les Etats-Unis a nationaliser de fait Fanny Mae et Freddy Mac, et a précipité la chute de Lehman Brothers.
Deuxièmement, l’économie chinoise est totalement contrôlée par l’Etat, les pouvoirs publics. Là encore il est très difficile de vérifier les chiffres, mais l’économie chinoise est publique à 75%. La force de frappe que constitue l’économie est donc entièrement entre les mains du parti communiste. Le monolithisme de la direction économique est impressionnant. On l’a vu au moment du plan de relance de 2008, énorme, où l’Etat a injecté près de 10% du PIB dans l’économie, ramenant le taux de croissance qui avait chuté à 8% après la crise du commerce international, à plus de 12%. Dans cette économie publique le contrôle du crédit joue un rôle essentiel.
Troisièmement, la Chine mène une politique extrêmement efficace d’approvisionnement dans tous les pays du monde, mais particulièrement dans les pays peu aimés des Etats-Unis, comme le Soudan ou le Vénézuela, elle est donc à même d’exercer une forte pression sur les marchés mondiaux des matières premières.
Quatrièmement la Chine, échaudée par la crise de 2008, s’efforce de promouvoir un modèle de développement endogène, fondé sur la consommation intérieure, et fondé sur le hi-tech : le contrat social qu’elle entend proposer aux millions de Chinois qui quittent les campagnes en échange de la dictature, est une consommation à l’occidentale, de produits à forte valeur ajoutée. Elle produit déjà les voitures électriques et les centrales nucléaires. Elle ruine donc, tout simplement, les économies occidentales.
Enfin, cinquièmement, la Chine est une menace écologique et elle le sait. Elle est la plus grande émettrice de CO2 du monde avec 7 milliards de tonnes, loin devant l’Europe, 4 milliards, et elle entend bien continuer de jouer de son dumping écologique au moment où l’Europe et les Etats-Unis se mêlent de contrôler leurs émissions. Ce qui ne l’empêchera pas, au contraire, d’exporter des technologies vertes. L’occident est mal parti dans la future guerre économique.
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain
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