L'euro nous aurait protégé de la crise
L’antienne est connue ; elle a été répétée à satiété.
Mais, aujourd’hui, elle commence néanmoins à se lézarder.
Reprenons donc les différentes formes sous lesquelles on nous l’a serinée :
A. L’Euro nous protège de la crise financière. Ce fut la grande rengaine de 2007. L’inénarrable Elie Cohen allant même jusqu’à proclamer que la crise était « uniquement celle du marché hypothécaire américain » à l’été 2007. En réalité, la politique de dépression induite par l’Euro fort (et la politique de J.C. Trichet à la BCE) dans un contexte de libre ouverture à la concurrence internationale, a poussé les banques européennes à investir lourdement, sous une forme directe et indirecte, dans les marchés d’instruments financiers à hauts risques. Par ailleurs, une bulle immobilière s’est aussi développée au sein de la zone Euro, en Espagne, au Portugal et, dans une moindre mesure, en Allemagne.
B. L’Euro nous protège des fluctuations des taux d’intérêts. C’est vrai, mais uniquement par beau temps (et à condition de le dire vite…). On a vu, dès que la crise s’est déclenchée dans sa forme aiguë que les écarts de taux (ou Spread) entre pays de la zone Euro ont littéralement explosé (Graphique 5).
L’antienne est connue ; elle a été répétée à satiété.
Mais, aujourd’hui, elle commence néanmoins à se lézarder.
Reprenons donc les différentes formes sous lesquelles on nous l’a serinée :
A. L’Euro nous protège de la crise financière. Ce fut la grande rengaine de 2007. L’inénarrable Elie Cohen allant même jusqu’à proclamer que la crise était « uniquement celle du marché hypothécaire américain » à l’été 2007. En réalité, la politique de dépression induite par l’Euro fort (et la politique de J.C. Trichet à la BCE) dans un contexte de libre ouverture à la concurrence internationale, a poussé les banques européennes à investir lourdement, sous une forme directe et indirecte, dans les marchés d’instruments financiers à hauts risques. Par ailleurs, une bulle immobilière s’est aussi développée au sein de la zone Euro, en Espagne, au Portugal et, dans une moindre mesure, en Allemagne.
B. L’Euro nous protège des fluctuations des taux d’intérêts. C’est vrai, mais uniquement par beau temps (et à condition de le dire vite…). On a vu, dès que la crise s’est déclenchée dans sa forme aiguë que les écarts de taux (ou Spread) entre pays de la zone Euro ont littéralement explosé (Graphique 5).
C. L’Euro nous assure contre des politiques d’exploitation des
voisins (beggar-thy-neighbour). On a vu qu’il n’en était rien avec la
politique de l’Allemagne, qui a pu accroître ses excédents de manière
considérable aux détriments de ses voisins. Le mythe de l’Euro comme
garantie contre des politiques non-coopératives a ainsi volé en éclats.
D. L’Euro nous protège d’une crise monétaire. On voit bien aujourd’hui qu’il n’en est rien. Si, à la Grèce, nous ajoutons le coût probable d’un sauvetage du Portugal, de l’Espagne et peut-être de l’Italie, ce sont des montants compris entre 500 et 600 milliards d’Euros qu’il faudra débourser, et ce sans garantie de succès. Une chose en tout cas est claire : les 110 milliards d’Euros de l’accord de dimanche 2 mai ne sont qu’une petite fraction des sommes qu’il faudra débourser.
On peut ajouter à cela que l’Euro compromet la sortie de crise pour les pays membres de la zone Euro, à la fois en raison de sa surévaluation (on est toujours à 1,33 Dollars pour 1 Euro) et des politiques d’ajustement budgétaire auquel nous allons être contraints tant que nous resteront dans la zone Euro (du moins dans sa forme actuelle). Ce n’est pas un hasard si les perspectives de croissance de la zone Euro sont particulièrement mauvaises.
D. L’Euro nous protège d’une crise monétaire. On voit bien aujourd’hui qu’il n’en est rien. Si, à la Grèce, nous ajoutons le coût probable d’un sauvetage du Portugal, de l’Espagne et peut-être de l’Italie, ce sont des montants compris entre 500 et 600 milliards d’Euros qu’il faudra débourser, et ce sans garantie de succès. Une chose en tout cas est claire : les 110 milliards d’Euros de l’accord de dimanche 2 mai ne sont qu’une petite fraction des sommes qu’il faudra débourser.
On peut ajouter à cela que l’Euro compromet la sortie de crise pour les pays membres de la zone Euro, à la fois en raison de sa surévaluation (on est toujours à 1,33 Dollars pour 1 Euro) et des politiques d’ajustement budgétaire auquel nous allons être contraints tant que nous resteront dans la zone Euro (du moins dans sa forme actuelle). Ce n’est pas un hasard si les perspectives de croissance de la zone Euro sont particulièrement mauvaises.
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