Amaury, Lagardère, Bouygues, Dassault, Orange : ne cherchez pas, ils y sont tous, ceux du Fouquet's, et les autres. Les grands groupes de médias français, qui voient fondre leurs recettes publicitaires du fait de la crise, et leur audience par la faute des jeux vidéos ou des réseaux sociaux, attendent la légalisation des jeux en ligne comme la pluie bienfaisante, après des années de sécheresse. Pendant que l'on amuse la galerie, depuis des années, avec des feuilletons divertissants, comme celui de la suppression de la pub sur les chaînes publiques, les alliances se constituaient, les versions de la loi se précisaient, les stratégies s'affinaient. La pression a payé : toutes affaires cessantes, le Parlement leur a voté leur loi, promulguée aujourd'hui. Jackpot ! Bienvenue, sur Info-casino.
Ce profond bouleversement de la nature des entreprises de médias risque d'avoir des conséquences encore incalculables aujourd'hui. Le peu de confiance que le public plaçait encore en eux fondra sans doute encore. D'autant qu'un aspect a peut-être échappé à beaucoup, comme le relevait dans Le Monde un journaliste, Dominique Cordier : le média qui informera ses lecteurs et ses télespectateurs sur le sport, qui livrera des infos exclusives et des pronostics, aura aussi économiquement intérêt à leur faire perdre leurs paris (notons que le site du Monde, nonobstant ces risques, ne craint pas de tremper le bout de l'orteil dans les paris en ligne). Et puis, si l'expérience est concluante, pourquoi pas demain des paris sur le résultat des élections, ou sur l'issue des procès ?
Est-il plus ou moins immoral que ce racket légal et volontaire, que constituaient déjà le Tiercé, le Loto, le Morpion et compagnie, bénéficie aux caisses de l'Etat, ou renfloue les oligarques français ? On peut en discuter longtemps. Beau sujet de débat. Il est probable que les grands médias français lui consacreront moins de place et de temps, qu'aux apéros géants de Facebook, ou à la polygamie et à la burqa. On parie ?
Voir l'original sur www.arretsurimages.net
Ce profond bouleversement de la nature des entreprises de médias risque d'avoir des conséquences encore incalculables aujourd'hui. Le peu de confiance que le public plaçait encore en eux fondra sans doute encore. D'autant qu'un aspect a peut-être échappé à beaucoup, comme le relevait dans Le Monde un journaliste, Dominique Cordier : le média qui informera ses lecteurs et ses télespectateurs sur le sport, qui livrera des infos exclusives et des pronostics, aura aussi économiquement intérêt à leur faire perdre leurs paris (notons que le site du Monde, nonobstant ces risques, ne craint pas de tremper le bout de l'orteil dans les paris en ligne). Et puis, si l'expérience est concluante, pourquoi pas demain des paris sur le résultat des élections, ou sur l'issue des procès ?
Est-il plus ou moins immoral que ce racket légal et volontaire, que constituaient déjà le Tiercé, le Loto, le Morpion et compagnie, bénéficie aux caisses de l'Etat, ou renfloue les oligarques français ? On peut en discuter longtemps. Beau sujet de débat. Il est probable que les grands médias français lui consacreront moins de place et de temps, qu'aux apéros géants de Facebook, ou à la polygamie et à la burqa. On parie ?
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