mardi 24 août 2010

Les éoliennes, autant en emporte le vent


Les Etats-Unis devraient arrêter de subventionner cette énergie sur laquelle on ne peut pas compter.

Dans le Texas, on fait les choses en grand, et rien n'échappe à la règle, pas même le vent. C'est en effet l'Etat américain le plus prolixe en énergie éolienne, pouvant ainsi produire environ 9.700 megawatts. (À peu près l'équivalent de la production éolienne installée en l'Inde) Les contribuables texans paient aujourd'hui 4 dollars de plus par mois sur leur facture d'électricité (environ 3,12 euros) afin de financer les quelques 3.700 kilomètres de câbles électriques tout neufs qui servent à transporter le courant généré par les éoliennes situées en zone rurale jusqu'au coeur des villes.
Mais aujourd'hui, les citoyens de cet Etat devraient demander à se faire rembourser. Pourquoi? Parce qu'en périodes de fortes chaleurs –et dieu sait qu'il peut faire sacrément chaud au Texas– les contribuables texans ne peuvent pas compter sur cette énergie éolienne. Le 4 août dernier, vers 17h, la demande électrique de l'Etat a battu un record avec 63.594 megawatts. Mais si l'on en croit l'opérateur du réseau électrique de l'Etat (l'Electric Reliability Council of Texas, ou ERCOT), les turbines des éoliennes ne produisaient qu'environ 500 megawatts au pic de la demande, et alors que le prix de l'électricité était au plus haut.
Autrement dit, au moment où ils en avaient le plus besoin, les Texans ne pouvaient compter que sur 5% de la capacité éolienne installée de leur Etat. Ils peuvent bien se vanter de la taille de leurs fermes éoliennes, il n'empêche qu'avec tout l'air chaud du Texas, elles n'ont réussi qu'à produire 0.8% de la demande électrique de l'Etat lorsque celle-ci culminait.

Le vent, ce n'est pas fiable

Pourquoi le Texas arrive-t-il à tirer si peu de jus de ses éoliennes quand la demande s'emballe? Pour une raison simple: s'il fait si chaud au Texas l'été, c'est parce qu'il n'y a pas de vent. Les gradients de pression –les différences de pression atmosphérique entre deux points géographiques– sont largement responsables de la vitesse du vent près de la surface de la Terre. Plus les différences de pression sont grandes, plus le vent souffle. Pendant les canicules, ces gradients sont souvent au minimum; résultat, des turbines éoliennes qui ne tournent pas.
N'allez pas croire que l'énergie produite le 4 août est une aberration; l'ERCOT avait prévenu depuis longtemps: en 2007, l'opérateur a déterminé qu'«au cours des pics de demande des douze prochains mois, on ne pourra compter que sur 8,7% de la capacité éolienne installée». Rebelote en 2009 avec le même chiffre, 8,7%.
L'incorrigible versatilité du vent n'est pas l'apanage du Texas; rappelez-vous les problèmes d'énergie éolienne liés au froid intense qui ont touché l'Angleterre l'hiver dernier. Au mois de janvier, le Daily Telegraph écrivait que les températures glaciales s'accompagnaient également d'«une absence de vent qui signifie que sur les habituels 5%, seulement 0,2% de l'électricité du Royaume-Uni» était générée par le vent.
Il est crucial de comprendre ce manque de fiabilité du vent, au moment même où les principales infrastructures  américaines s'effondrent, désespérément à la recherche de nouveaux investissements. En juin dernier, le Government Accountability Office publiait un rapport où il déclarait que «les collectivités auront besoin de centaines de milliards de dollars dans les années à venir pour construire et moderniser les infrastructures de traitement des eaux usées». Ajoutez à cela les routes, les barrages, les ponts, les gazoducs et oléoducs, les transports en commun, et vous comprendrez rapidement que l'engouement des hommes politiques pour l'énergie éolienne ne fait que détourner l'argent de projets qui méritent un réel investissement et qui sont bien plus importants aux yeux du public.
Imaginez qu'une société propose de construire un pont à Minneapolis, ou dans n'importe quelle autre grande ville des États-Unis, et qui coûterait, disons, 250 millions de dollars (195 millions d'euros). La route serait étudiée pour faire circuler des milliers de voitures par jour, mais il y a un hic: aux heures de pointe, la voie principale serait fermée, le pont laisserait alors les automobilistes n'exploiter que 5 voire 10% de sa capacité totale. Si un tel scénario se produisait, la réaction indignée des habitants ne se ferait pas attendre.

Comment stocker?

C'est exactement le problème auquel nous sommes aujourd'hui confrontés avec l'énergie éolienne. La vérité, c'est que ces imposantes turbines –même si elles séduisent certains partis politiques– sont tout simplement trop nombreuses dans notre réseau tentaculaire de distribution de l'électricité. Elles ne remplacent pas et ne remplaceront jamais les centrales à charbon, au gaz, ou bien (mes préférées) nucléaires.
Malgré tout cela, les lobbyistes pro-éoliennes ont fait mouche en parvenant à convaincre le public et –plus important encore– les politiciens que l'énergie éolienne représente la voie de l'avenir. Aujourd'hui, plus de 30 Etats ont mis en place des règles qui exigeront une augmentation spectaculaire de la production d'énergie renouvelable au cours des prochaines années. Et c'est le vent qui devra fournir la plus grosse partie de cette électricité, puisqu'il s'agit de la seule énergie renouvelable qu'on peut installer rapidement et à grande échelle pour répondre aux exigences d'un mandat.
Les problèmes posés par l'intermittence du vent pourraient être rapidement résolus si seulement nous avions un moyen extrêmement peu coûteux de stocker de grosses quantités d'énergie. Si seulement. Cette question du stockage à grande échelle donne du fil à retordre aux inventeurs depuis des siècles. De nos jours, même les meilleures batteries sont trop encombrantes, trop chères, ou bien trop capricieuses. Certaines solutions, comme le stockage d'énergie par air comprimé ou les réserves d'eau pompée, sont viables, mais ce sont, à l'instar des batteries, des technologies coûteuses. Et même si les coûts dégringolaient, faisant donc du vent une source énergétique réellement viable, qui paierait la facture?
Une analyse objective des coûts élevés de l'énergie éolienne et de sa maigre contribution à nos besoins en électricité est urgente en ces temps de crise. Malgré une santé financière nationale peu encourageante, et malgré le fait que le secteur de l'énergie éolienne, grâce à son crédit d'impôt de 0,022 dollar (0,017 euro) par kilowatt-heure produit, reçoive une subvention à hauteur de 6,40 dollars (4,99 euros) par million de Btu (1 Btu=1.054-1060 joules) produit –une subvention 200 fois supérieure à celle reçue par le secteur du pétrole et du gaz, selon l'Energy Information Administration– les lobbyistes pro-énergie éolienne en demandent toujours plus. Le 27 juillet dernier, l'American Wind Energy Association (Ndt: l'Association américaine de l'énergie éolienne) publiait un communiqué exhortant à la création d'un mandat fédéral pour l'électricité renouvelable, et où ils déploraient également la chute spectaculaire du nombre d'éoliennes construites au cours du deuxième trimestre par rapport à 2008 et 2009. La présidente de ce lobby, Denise Bode, a déclaré que «l'industrie éolienne américaine est en détresse».
Heureux de l'entendre. Il est grand temps que nous arrêtions de dépenser autant d'argent dans le vent.
Traduit par Nora Bouazzouni

2010, l’Odyssée de Google

Eric Schmidt, le patron de l’entreprise américaine, remet au goût du jour la science-fiction des années 60.



«Le choc du futur est le stress et la désorientation provoqués chez les individus auxquels on fait vivre trop de changements dans un trop petit intervalle de temps», écrivait Alvin Toffler en 1970, dans le bien nommé best-seller Le Choc du Futur. Dans ce bréviaire un peu poussiéreux, le doyen des futurologues identifiait les trois facteurs de cette angoisse du surlendemain: la brièveté, la nouveauté, et la diversité, soit la définition quasi-parfaite d’une petite start-up nommée Google.
Au beau milieu du mois d’août, Eric Schmidt —celui qui a pris le relais de Sergey Brin et Larry Page à la tête de l’entreprise californienne– a annoncé rien de moins que la fin de la vie privée telle qu’on la connaît. A l’occasion de la conférence Technonomy (la contraction de technologie et économie, pour tenter de monétiser l’avenir), le patron de Google a exposé sa nouvelle marotte devant un parterre ébahi:
«Il y a eu 5 exabytes d'informations créées depuis la naissance de la civilisation jusqu'en 2003. Mais cette même quantité d'information est maintenant créée tous les deux jours et cette rapidité augmente […] Les gens ne sont pas prêts pour la révolution technologique en train de leur arriver…»

Objectif 2060

Quarante ans après Toffler, Schmidt le reconnaît à mots couverts, le choc du futur est imminent. Et nous n’y sommes pas plus préparés que nos parents, parce les choses sont allées trop vite. Chaque jour, nous créons de nouvelles données exploitables, nous renseignons des champs sur des formulaires en ligne, nous communiquons sur nos goûts et nos lubies, nous façonnons notre présence en ligne avec plus ou moins de maîtrise.
Pour le boss du moteur de recherche numéro un, l’enjeu sociétal de demain est là, peut-être plus que dans une netneutralité sur laquelle il s’est pourtant bien avancé. Depuis quelques mois déjà, il s’est emparé de la problématique des données personnelles pour tenter d’anticiper le web de 2011, peut-être même celui de 2020 ou 2060, sans tomber dans la prédication ou la divination. «Les réseaux sociaux ont créé une tonne de données qui sont devenues publiques sans y être destinées», déclarait-il en mai. «C’est un problème très important, très complexe pour la société, qui va être débattu pendant les 50 prochaines années.»
Eric Schmidt a été encore plus loin le 13 août en prédisant devant un parterre d'éditeurs de journauxqui a rapporté ces propos n'était même pas sûr qu'il les ait dit sérieusement, tant ils ont été jugés iconoclastes. Mais le sont-ils tant que ça? «Je ne crois pas que la société comprenne ce qui se passe lorsque tout devient disponible, tout peut se savoir, et tout peut être enregistré tout le temps, par tout le monde», se justifie t-il. que la loi s'adapterait à cette nouvelle donne: selon lui, chaque jeune aura un jour le droit de changer son nom à l’âge adulte, pour pouvoir tirer un trait sur leurs frasques passées, stockées sur les réseaux sociaux par leurs amis. Le Wall Street Journal

Méta-réseaux sociaux

Et si demain, des légions de robots spécialistes du «data mining» (exploration de données) étaient recrutés par Google pour mieux nous profiler? «Si je regarde vos messages et votre localisation, et que j’utilise une intelligence artificielle, je peux prédire où vous allez vous rendre», estime Schmidt. Vous vous souvenez de HAL, l’ordinateur à la voix monocorde et synthétique dans 2001, l’Odyssée de l’Espace? Son nom est un acronyme, Heuristically programmed ALgorithmic computer, «ordinateur programmé selon un algorithme heuristique en français plus ou moins intelligible. Plus prosaïquement, cela veut dire que HAL est une I.A. qui n’obéit pas seulement à un protocole informatique. Il est aussi capable d’adapter ses décisions quand la situation l’exige. Ou quand il décide de devenir autonome.
2001 est déjà derrière nous mais, aujourd’hui, on pourrait raisonnablement imaginer la naissance de méta-réseaux sociaux, administrés de façon semi-automatisée, qui seraient capables d’agréger suffisamment d’informations personnelles pour classer des profils d’internautes ou les relier entre eux, comme un 123people premium. En poussant la paranoïa dans ses derniers retranchements, on imagine des castes d’individus Alpha ou Gamma, plus ou moins «bons» internautes, sur le modèle du Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. Pour le moment, Schmidt se contente de tripoter des hypothèses, de balayer le champ des possibles en soupesant des variables. Mais une question reste en suspens: quelles sont les intentions de Google? Si la vie privée n’existe plus, ou plus dans les mêmes termes, quelle est la position du premier moteur de recherche mondial, celui qui brasse quotidiennement des milliards de données?

«Mon esprit s’en va, je le sens»

Au printemps, la firme californienne s’était fait attraper en train de «renifler» un gros paquet de données personnelles sur des réseaux wi-fi ouverts. En sillonnant le globe pour mieux le cartographier sur Google Street View, les Google Cars avaient capté des centaines de gigabits d’informations privées. Si l’entreprise avait plaidé l’accident et invoqué «une erreur de code», ces justifications n’avaient pas vraiment convaincu certains juristes américains, qui s’épanchaient dans la presse pour dénoncer un acte de malveillance. «Don’t be evil» («Ne soyez pas malveillants»)? C’était une devise, c’est devenu une question, posée au monde entier.
Dans la foulée, Eric Schmidt avait assuré les autorités du monde entier, qu’elles soient françaises, espagnoles, britanniques ou américaines, de sa coopération pleine et entière. En outre, il avait promis de leur remettre les données collectées. Mais Google est un moteur de recherche qui n’oublie rien. En février, la justice italienne a condamné au pénal trois cadres de l’entreprise pour n’avoir pas retiré suffisamment vite une vidéo montrant des brimades à l’encontre d’une personne trisomique. Coïncidence ou non, Google a soigneusement évité d’inclure l’Italie dans sa liste de pays «alliés».
Il n’y pas si longtemps, Eric Schmidt insistait sur l’importance du «jugement», et celui-ci n’avait rien de judiciaire. «Si vous avez quelque chose que vous ne voulez pas que l'on sache, peut-être ne devriez-vous pas faire cette chose en premier lieu», soutenait-il, en évoquant le Patriot Act et la législation américaine sur la sécurité nationale. Pour l’occasion, rappelons une dernière fois l’inquiétant HAL. Quand l’astronaute Dave parvient finalement à le débrancher, celui-ci susurre dans un dernier râle «mon esprit s’en va, je le sens». Avant que nos données personnelles ne deviennent incontrôlables, réfléchissons aux conséquences de ce futur proche dans lequel elles seraient abandonnées à un algorithme qui prospecterait seul. Et au moment où nos esprits partirons, au moins, nous le sentirons.
Olivier Tesquet

Bêtisier des Privatisations: Angleterre, France, Nouvelle Zélande, Lombardie

Eugène - Blogueur associé | Mercredi 18 Août 2010 à 16:01

Notre blogueur associé Eugène poursuit son tour du monde des privatisations ratées ou calamiteuses.

Privatisations orchestrées par le FMI et la Banque Mondiale

Les privatisations dans les pays pauvres sont parfois le moyen pour les gouvernements corrompus de faire un business juteux. Il suffit de vendre de nombreux établissements autrefois publics et ne pas les faire entrer dans les comptes du trésor en toute illégalité.
Dans le film institutionnel de 12 minutes disponible sur le site du FMI, on nous indique que si tout va bien en apparence dans nos pays riches (un pays fictif est pris en exemple dans la vidéo), des milliers de dollars s’évaporent des finances publiques par manque d’efficacité, le pays dépense plus qu’il ne produit a cause d’une croissance trop faible. Les bénéfices sociaux d’une telle politique dépensière sont indéniables mais avec un tel déficit de la balance de paiements, à terme plus personne ne voudra plus prêter de l’argent a notre pays. Pour éviter cela la tentation est grande de faire tourner la planche à billets, mais dans ce cas il en résulterait une inflation galopante. La dette finira par coûter de plus en plus cher à rembourser et les capitaux étrangers risquent de s’envoler. Cette situation détestable oblige finalement le pays à faire des coupes budgétaires préjudiciables aux avantages sociaux du pays. Mais le FMI nous indique qu’il y a d’autres solutions : consommer moins de produits achetés en dehors du pays et/ou vendre plus à l’étranger en augmentant la croissance. C’est là que le FMI intervient, il rassemble des informations sur les économies mondiales et dispense des conseils aux différents pays. Des « ajustements » sous forme de « plan de réforme économiques » avec un calendrier à respecter sont proposés aux pays en déficits. Ces ajustements permettent (d’après le FMI) de maintenir les avantages sociaux. Les solutions mises en avant sont : l’effondrement des barrières douanières, la privatisation de certaines entités publiques qui seront ainsi plus compétitives et innovantes. Notre pays n’a pas le choix : comme la compétition est mondiale il faut que toutes les entreprises s’améliorent en continu. Grâce aux précieux conseils du FMI, le pays deviendra donc un membre fort de l’économie globale.
Ainsi après les pays pauvres, premières cibles de la Banque Mondiale et du FMI, les pays dits « riches » doivent aussi, finalement se soumettre aux privatisations. C’est sous l’impulsion des ces précieux conseils que nous avons vu fleurir également des privatisations discutables.

Angleterre

En Angleterre, les lois Thatcher de la fin du vingtième siècle, entraînent diverses privatisations. La privatisation des transports, de loin la plus discutable, fut menée en 1997 a constitué une véritable catastrophe pour le pays. L'entreprise nationale de chemins de fer qui était réputée comme un véritable bijou national a brutalement été privatisée en 150 entreprises différentes. La justification de l'époque était de supprimer les subventions de l'état et de rendre le service plus performant par la compétition. Mais il s'est passé précisément le contraire. Il n'y a pas eue de compétition car il ne pouvait y en avoir étant donné la façon dont a été privatisé le réseau : sans concurrence possible. L'efficacité a fortement diminué et le contribuable est malheureusement toujours sollicité, de plus en plus même. Après un investissement initial destiné à marquer les esprits, les entreprises privées ont réduit fortement leurs investissements. Traverser le pays de part en part est une épreuve sérieuse étant donné les nombre de prestataires différents mis en œuvres. L’entreprise Railtrack a été chargée de la signalisation, de l'équipement et de la maintenance des voies ferrées. L'acheminement des passagers et l'exploitation des trains ont été confiés à différentes sociétés. Railtrack facturait les autres entreprise pour l'entretient du réseau et le droit d'exploitation. Mais l'entretient était mal fait. Railtrack n'avait pratiquement pas d'employés et faisait tout sous-traiter. Le manque d'entretien des voies ferrées à même été à l'origine de la pire catastrophe ferroviaires de grande Bretagne en 1999 à Paddington (Londres). Deux trains se sont percutés en pleine heure de pointe. Au moins 3 accidents de trains sont imputables à cette privatisation. L'accident de Hatfield fut imputable à un rail défectueux qui s'est pulvérisé au passage du train. Quatre passagers et deux cheminots sont morts à cause du déraillage du train. Railtrack était au courant de ce rail brisé mais n'a rien fait. Depuis le gouvernement a repris l'entretien des voies. La privatisation a challengé les avantages sociaux et salaires. Les pauses ou été réduite puis supprimées dans certaines entreprises. La sécurité des trains mais aussi des employés a été diminuée. Les sociétés privées les moins efficaces ont due passer la main à d’autres sociétés pas toujours plus efficaces que les précédentes. Faisant basculer les employés d'une entreprise à une autre continuellement. Seuls changements pour eux : les uniformes et les conditions de travail toujours plus difficiles. En Angleterre les mines de charbon, le logement public, l’acier, l’électricité, le pétrole, la distribution d’eau, etc. ont été également privatisés. Si l’expérience britannique a eue son heure de gloire avec des taux de chômage inférieur à la France, en 2009 nous voyons bien les limites de ce système bien plus durement et durablement touché par la crise.

Nouvelle-Zélande

Mais le pire exemple des dégâts causés par les privatisations est surement symbolisé par ce qui s’est passé en Nouvelle-Zélande. Vers la fin des années 1990, le gouvernement décide de privatiser toutes l’économie du pays : le système de santé, la compagnie nationale aérienne, la banque néozélandaise, les lignes de bus, la compagnie de télécom, les chemins de fer, l'industrie maritime, la branche acier, et les forets (plus des scieries et pépinières). A part dans ce derniers cas (forêts) où le bilan est mitigé, dans le reste des cas les spéculateurs, les actionnaires et traders ont bénéficié de ces ventes. En trois ans les sociétés étrangères ont gagnées 6 milliard d'euros et investi en retour moins d'un dixième de cette somme. Les chemins de fers ont été remis en état avant sa vente à un groupe américain. Pour maximiser les profits, l'entretien du réseau est sacrifié, des lignes sont supprimées, des petites gares fermées et les trains de nuit parfois aussi. La clientèle rurale est la plus pénalisée. Environ douze heures de trajets sont nécessaires pour parcourir les 680 Km qui sépare Oakland à Wellington. Mais la véritable catastrophe arrive en Février 1998 lorsque toute la ville d'Oakland est plongée dans le noir durant 6 semaines. La faute revient à Mercury Energy la compagnie nationale d’électricité : son entrée en bourse s’est fait au dépend des employés dans un premier temps : son centre de formation est fermé et la moitié des employés sont finalement licenciés. Ces mesures leur permettent un rendement de 21%. Mais progressivement, l'entreprise n'effectue plus la maintenance du réseau. C’est ainsi que la panne survient. L’épreuve est terrible pour le pays. Un mois et demi sans un kilowatt heure d’électricité, c’est très long pour les particuliers mais catastrophique pour les entreprises et l’industrie. Cette gigantesque panne a été le début de ma prise de conscience du gouvernement sur l’exagération des privatisations dans le pays. Pour revenir en arrière, le gouvernement recrée de zéro une banque néozélandaise : la Kiwibank. La compagnie aérienne est renationalisée et le gouvernement est obligé de racheter le réseau ferré pour en assurer lui-même l’entretien comme autrefois. Mais ce rachat ne peut effacer les quinze années de gestion privée sans investissement. Ainsi, même de nos jours, le train est incroyablement inefficace en Nouvelle-Zélande. L'aciérie, rachetée par une entreprise canadienne Karter Old Arvy a finalement été fermée. Depuis la vente du pays au secteur privé, les gens ont été obligés de cumuler les petits emplois pour survivre. Le chômage a explosé et les inégalités jusqu'alors très raisonnables ont explosées. Le pire de cette histoire est que cette aventure chaotique n’a même pas permis d’augmenter l’attractivité économique du pays.

France

De nombreuses privatisations sont discutables dans notre pays, aussi, ne pourrons pas tout aborder. Nous prendrons un exemple emblématique qui explique clairement que privatiser ne fait pas baisser les tarifs : le marché de l’eau ! Dans un article du Monde daté du 9 mars 2010 intitulé « L'eau, source de vie ou de profit ? », nous pouvons lire : « Que les grandes multinationales de l'eau aient l'expérience et le savoir-faire de la captation et de la distribution de l'eau, nul n'en doute. Qu'elles fassent mieux que des structures publiques, cela reste à démontrer. Les enquêtes des associations de consommateurs montrent qu'en moyenne, les prix sont supérieurs de 20 à 44 % dans les communes qui ont délégué leur service d'eau et d'assainissement au secteur privé ! Quand on sait que 75 % des usagers français regroupés dans 60 % des communes sont alimentés par les 3 multinationales, on mesure l'ampleur de ce surcoût…”. Comme nous pouvions nous en douter, le coût est optimisé, mais pas pour les usagers. D’autres problèmes sont également a soulever concernant la gestion durable de la ressource qui n’est nullement un objectif de société privée. Comme en Bolivie, demandons-nous si l'eau doit être une source de vie ou une source de profit ? Rappelons que de nos jours « 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, 2 milliards n'ont pas d'installation sanitaire et 2,5 milliards consomment de l'eau polluée. »

Quant à la libéralisation du marché de l’électricité en France, elle devait faire baisser les prix, depuis qu’elle est en vigueur il y a eu que des hausses de prix et aucune baisse (4 hausse jusqu’en Août 2010, cette dernière hausse est comprise entre 1% et 8% !). Les politiciens qui nous ont fait miroiter ces baisses connaissaient parfaitement l’issue finale du dossier.

Allemagne

Dernier exemple la privatisation de la Deutsche Post en 1998 a introduit sur le marché deux gros concurrents : TNT-Post et PIN-Group, et des centaines de petites entreprises. Cette ouverture aurait créé 46 000 nouveaux emplois. Pourtant PIN-Group finit par ne plus être rentable et licencie la moitié de ces employés et cherche un repreneur. Suite a cette privatisation 90% du courrier passe encore par l’opérateur historique mais à donné lieu a de nombreux licenciements (effectif divisé par deux en 10 ans). Le nombre de guichets est passé de 30 000 à 12 000, remplacés par les magasins Aldi ou le boulanger et l’épicier du coin. Depuis la Deutsche Post s’est diversifiée et à acheté de nombreuses sociétés à travers le monde. Aujourd’hui le courrier ne représente que 20% de son chiffre d’affaire, ses bénéfices ont gonflés jusqu'à 4,2 milliards. Pour les utilisateurs, la concurrence n’a pas fait baisser les prix (le timbre allemand est même le plus cher d’Europe). En Allemagne, le salaire plancher est de 9,8€ de l’heure et n’a pas permis à la Deutsche Post de trop baisser ses salaires. En revanche, dans les pays étrangers desservis par la Deutsche Post, les salaires sont abaissés aux maximums comme en hollande où les salaires pratiqués sont de 66% inférieurs à ceux de la poste hollandaise…

Etude de cas : Lombardie (Italie)

Les services publics sont-ils condamnés à être inefficaces et déficitaires ? Prenons le cas (il y en a d’autres) du système de santé public de Lombardie en Italie. La Lombardie a bâtit un réseau d’hôpitaux efficace et qui maîtrise les technologies médicales les plus pointues : biologie moléculaire, opérations robotisées, thérapie génique. Ce réseau est réputé dans de nombreux domaines de santé comme la cardiologie, l’oncologie, la chirurgie réparatrice, les maladies orphelines… Le réseau incite fortement la recherche médicale dans les hôpitaux et une synergie efficace avec des instituts de recherches privés. Un réseau de facultés de médecine participe aux recherches médicales dans 14 disciplines. Ainsi des centaines de millions d’euros sont ainsi investit en recherche fondamentale et appliquée. Cet effort est aussi soutenu par des aides régionales qui servent également à moderniser le réseau. L’efficacité de la Lombardie dans ces domaines permet de livrer un nouvel hôpital en seulement trois ans alors qu’il en faut souvent le double dans le reste du pays. La réussite est telle que des patients de toutes les régions du pays viennent se faire soigner en Lombardie. Ce succès aurait pu faire gonfler la facture de santé pour la région mais en réalité, une allocation optimale des ressources permet à ce système d’être bénéficiaire depuis cinq années consécutives tout en offrant un service envié de tout le pays. Les entreprises privées ne sont pas écartées du système. Au contraire, le système travaille en harmonie et collabore sur certains sujets mais est mis en concurrence sur d’autres. Les patients ont ainsi le choix de l’hôpital (privé ou public) sans que les coûts des soins ne soient différents car tout le système est régit pas les mêmes règles fixées par le ministère de la santé Lombard et des accréditations. La compétition positive qui en résulte fait progresser le système tout entier. Un centre d’appel centralisé et unique permet de conseiller et d’orienter les patients dans le réseau. Les dossiers médicaux de toute la population sont en cours d’informatisation et permet l’accès au dossier complet des patients par les praticiens. Chaque patient a accès à des services en ligne (prise de rendez-vous, accès au dossier médical, etc.) ce qui élimine une partie inutile de files d’attentes et optimise les prestations. Une carte de santé permet de facturer directement la région pour les actes médicaux des patients. L’informatisation du système de santé Lombard à dynamisé les compétences informatiques de la région. Fondée en 1981, la société publique « Lombardia Informatica » a pour mission l’informatisation du système de santé mais également de la culture, de l’éducation, etc. pour un budget annuel de 200 millions d’euros. Un code d’éthique régit le travail des personnels de santé privés ou publics. Les endroits plus isolés de Lombardie ne sont pas non plus abandonnés et des structures secondaires locales ont été crées. Le système de santé Lombard fort de sa réussite propose ses services et conseils à d’autres pays. Ainsi en 2008 un contrat passé avec la région Rhône-Alpes.

Que penser alors des privatisations ?

Ce qui est sûr c’est que l’état ne peut pas être s’occuper et être responsable de tout. Sinon nous tombons dans les excès de certain pays totalitaires qui ne sont pas des modèles d’efficacité. En revanche l’idée que les entreprises privées sont plus efficaces n’est pas si évident surtout si l’on regarde l’intérêt global du pays. Par exemple il n’est pas souhaitable et rentable pour un pays d’avoir des citoyens malades ou mal soignés. Il faut donc déterminer un noyau dur d’activités qui correspondent réellement à la mission de l’état. Comment déterminer ce noyau dur ? C’est simple, il suffit de garder ce qui est vital pour un pays en priorité et d’y ajouter, dans un deuxième temps, les activités non vitales mais qui ne peuvent, par nature, être vraiment mises en concurrence. Tout le reste peut et doit être privé. Quelles sont donc les activités qui répondent à ces critères ? Est vital pour un pays : La santé (hôpitaux, sécurité sociale, etc.… ce qui n’empêche pas d’autoriser les cliniques privées bien sûr), les télécommunications qui doivent être sûres (et éviter l’espionnage et les dérives), l’éducation qui forme les citoyens et travailleurs de demain, l’eau qui est vitale (nous verrons dans les prochaines années que ce sera le nouvel Or blanc) et l’électricité car la situation sanitaire et l’économie en dépendent. Peuvent y être ajoutées les activités non concurrentielles suivantes : réseaux sans fil, internet filaire et sans fil (à l’exception peut-être du satellite) et les chemins de fers. Evidemment cela fait tout de même beaucoup mais c’est nécessaire pour avoir un pays globalement efficace. Nous l’avons vu avec la crise financière de 2008-2009, que les banques (sauf les banques d’investissement éventuellement) peuvent partiellement faire partie de la liste des entreprises publiques.

Si un état désire tout de même privatiser certains secteurs (s’il n’arrive pas à les gérer correctement), il doit le faire sous forme de concessions limitées dans le temps et des conditions précises et chiffrées de maintien des concessions. Par exemple, une concession des chemins de fer avec (par exemple) obligations de tarifs réduits (-50% par exemple) pour les étudiants, chômeurs, retraités, des conditions précises sur l’entretien du réseau et les délais maximum de réactivité pour la réparation des pannes et l’engagement d’un service minimum dans les gares de campagne… Ce ne sont que des exemples bien sur, la définition exacte des conditions définit un projet de société qui peut être différent d’un pays à un autre. Définir ce qui fait l’identité d’un pays est la mission du gouvernement mais également de tous les citoyens. Ainsi, une telle opération pourrait donner lieu à référendum.

Finalement c’est quoi une privatisation ?

Que se passe-t-il lorsque que l’on privatise une entité nationale entrant dans les critères ci-dessus (vital et/ou non concurrentiel) ? Ces privatisations sont alors une sorte vol : les entreprises appartiennent à l'état qui lui-même doit son patrimoine des impôts payés et des richesses crées par les citoyens. Vendre une telle entreprise revient à faire ce que fait un ménage endetté lorsqu’il vent des bijoux de famille précieux. En ouvrant le capital de ces entreprises au peuple (et aux investisseurs) on ne fait que faire racheter ce qui a déjà été payé par nos parents et grands-parents. Privatiser ces entreprises publiques c'est vendre le pays. Ne plus pouvoir s'abreuver, s'éclairer, se chauffer, se soigner, se déplacer ou téléphoner lorsqu'on est pauvre comment appeler cela ? Les privatisations sauvages entraînent des licenciements et donc la pauvreté. L'argent gagné ne va pas aux citoyens mais aux investisseurs.

Les ardents défenseurs des privatisations indiquent que certaines privatisations aident les pauvres. Oui ? Lesquelles alors ? A force de collusion avec les forces politiques néolibérales, le FMI et la Banque Mondiale continuent encore aujourd’hui de vanter les mérites des privatisations au sens large. Ils font pression sur les gouvernements pour imposer ce modèle. Les pays pauvres subissent d'abord leur influence car ils échangent des aides contre des réformes impliquant des privatisations. Les pays riches ensuite par un lobbying actif qui aujourd’hui ne prend même plus le temps d’expliquer son point de vue. On prépare la privatisation de la poste en nous jurant que ce n’est pas le cas. Si les privatisations dans certains domaines « peuvent » apporter plus d'efficacité, elles doivent être strictement encadrées par les gouvernements. N'oublions jamais que les gains de productivité des entreprises privées n’entreront jamais dans la poche des citoyens mais dans celle des actionnaires de ces entreprises. Ceci n’étant pas choquant en soi, vu que c’est le but de l’actionnariat. En revanche, faire croire à la population que le retour à l’efficacité ne se fait que par des privatisations est un mensonge aussi énorme qu’impossible par nature. Il est bien évidemment possible d’obtenir les mêmes performances (voir meilleures) tout en gardant les bénéfices de cette efficacité pour le pays : en baissant les prix des services ou en offrant plus de services pour le même prix par exemple. Tout cela n’est finalement qu’une question de compétences.
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Lire le premier volet de l'article sur Marianne2 : Privatiser pour mieux régner (1/2)

Privatiser pour mieux régner

Eugène - Blogueur associé | Mardi 17 Août 2010 à 16:01 | Lu 7816 fois

Privatiser pour rentabiliser, c'est la marotte de nombreuses organisations comme le FMI ou la Banque mondiale. Pourtant, cette idéologie libérale quand elle s'applique aux pays pauvres est loin de satisfaire les premiers concernés : les employés et bénéficiaires des entreprises privatisées. Petit tour du monde des privatisations ratées.

Depuis des années, les privatisations sont présentées aux états comme la solution à tous les problèmes d’efficacité des fonds publics. Au centre de ce mouvement un groupe de trois entités internationales : Le Fond Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale et la Réserve Fédérale Américaine. Les premiers pays fortement touchés par cette vague ont été les pays pauvres. La réserve fédérale américaine prête aux pays pauvre puis par le relèvement de ses taux rend la situation économique délicate. La Banque Mondiale, propose des prêts au pays pauvres mais en échanges de conditions sur l’usage de ces fonds (droits de l’homme, bonne gestion…). L’argent est prêté en vue de la construction d’infrastructures et d’opération de microcrédits. Ainsi dans les années 80 des prêts aux pays pauvres sont accordés en échanges d’ajustement structurel comprenant des réductions de budgets publics. Un moyen de réduire les budgets consiste en des privatisations d’autant plus que dans le même temps le FMI conseille les états à privatiser les entreprises publiques par souci de performance et d’innovation. La santé, l’éducation, l’électricité, l’eau sont des domaines éligibles selon la banque mondiale bien que réputés difficiles à privatiser.


Tout à commencé par une idéologie fondée sur des constats : si nous voulons aider efficacement les pays pauvres nous devons nous assurer que les fond publics seront utilisés de manière optimum.Enron. Quand à l’efficacité des entreprises privées, elle est variable suivant les entreprises : parfois assez forte dans les PME, parfois assez faible dans certaines multinationales. L’idée est en effet percutante : plutôt que d’arroser un désert de sable, assurons-nous que la terre soit fertile. Constatant que les entreprises publiques sont en général pas très efficientes et que la corruption y sévit parfois, une solution consiste à inciter très fortement les pays éligibles à l’aide des pays riches de privatiser ces entreprises. L’idéologie sous-jacente étant que la corruption et l’inefficacité est inexistante (ou moindre) dans le privé. Evidemment, nous savons qu’il n’en est rien et que la corruption frappe autant les entreprises privées comme le montrent les énormes scandales comme


Aux idéologies libérales du FMI et de la Banque Mondiale, s'est ajoutée progressivement la cupidité catalysée par les énormes profits que peuvent générer ces privatisations. Les investisseurs des entreprises privées des pays pauvres ont également bien contribué à cette dégradation. Les exemples ratés de ces périodes ne sont pas rares.

Philippines

Aux Philippines, le système de santé public a longtemps été réputé comme performant. Les pauvres y étaient bien soignés, gratuitement. Puis dans les années 1980 le gouvernement a progressivement privatisé le système. Depuis les malades pauvres ne sont plus soignés. Les salaires des personnels de santé n’ont plus évolués. La masse salariale a été limitée et les investissements matériels réduits aux maximum. Cette situation a provoqué une pénurie de personnel encore plus grave car, les étudiants en médecine partaient directement pour l'étranger dans l’espoir d’y trouver de meilleures conditions et un meilleur salaire. Sur une période de 10 ans qui a suivi la privatisation, plus de 100 000 infirmiers et 5000 médecins sont partis à l’étranger. De fait de nombreux hôpitaux ont fermés ou ont réduits leurs activités par manque d'effectifs. Mais dans le même temps, des cliniques privées pour riches se sont montées. Elles payent bien leur personnel et donc n'en manquent donc pas. En revanche comme elles ne sont pas gratuites pour les pauvres, ils en sont exclus en pratique.

Bolivie

En Bolivie, une grande vague de privatisations à eu également lieu. Ainsi en 1999, l'entreprise gérant l'eau potable de la 3ième ville de Bolivie, Cochabamba, a été privatisé et une concession jusqu'en 2039 a été négociée avec une compagnie jusqu’alors inconnue dans le pays « Aguas del tunari ». Dès cette date, le prix de l'eau a augmenté de 30% à 300% suivant les cas. Avec cette augmentation, certaines familles modestes consacraient plus d'un quart de leur budget à l'eau potable. Les sources qui appartenaient aux paysans ont également été confisquées et privatisées. Des lois votées sur mesure protégeaient la société privée gérant l'eau. Les textes de lois suivant la lecture sue l’on en faisait pouvaient même prévoir l’interdiction de récupérer l’eau de pluie. Devant cette pression insoutenable pour la population, des émeutes ont eue lieu. La situation pour le gouvernement est devenue réellement dangereuse lorsque les habitants apprirent que l’entreprise « Aguas del tunari » était en réalité la propriété du groupe Américain « Bechtel ». Etant donné l'ampleur de la protestation citoyenne, le président n’a pas d’autre choix que d’instaurer, en avril 2000, la loi martiale. Cela conduit à de nombreuses arrestations de contestataires et syndicalistes. Le but de la loi martiale étant de rétablir l'ordre et d’acter les privatisations. Au plus fort de la crise qui devenait incontrôlable, des tireurs d'élite ont été employés par le gouvernement. C’est ainsi que le jeune Victor Hugo Daza (16 ans) a été abattus ainsi que six autres personnes. Des dizaines de femmes et adolescents furent blessés par ces tireurs. Finalement, après six mois de manifestations intenses, l'entreprise Bechtel qui quitta la ville rapidement et le gouvernement fit marche arrière sur cette privatisation.

Afrique du Sud

En Afrique du Sud, la compagnie nationale d'électricité « Eskom » fut privatisée en 1999 et rachetée par une entreprise étrangère. Depuis, comme en Bolivie, les prix de l’électricité ont fortement augmentés et les pauvres et chômeurs ne pouvaient plus payer leurs factures. Ne pouvant plus payer, de nombreux citoyens ont vu Eskom venir chez eux couper les câbles et arracher les disjoncteurs. Au plus haut des coupures, les foyers étaient déconnectés au rythme de 20 000 foyers par mois. A ce rythme, Soweto fut rapidement transformée en ville sans électricité. Comme pour l’eau, il est difficile, de nos jours, de vivre sans électricité. L’électricité apporte l’éclairage, le chauffage, le réfrigérateur, permet de cuisiner, etc. Une résistance s'est donc organisée au fur et à mesure que de nombreux foyers étaient déconnectés. Des militants se sont organisés afin de monter des « opérations lumière » qui reconnectent les usagers les plus pauvres. Eskom qui s’est rapidement aperçu de cette nouvelle tendance réagit en diffusant des publicités à la télévision incitant la population à dénoncer ces Robins des Bois. La lutte contre la fraude continue ensuite en justice. C’est ainsi que de nombreux militants finissent par passer des mois en prison. Pour faire plus d'argent et limiter la fraude, Eskom décide de commander à Siemens des compteurs CashPower 2000. Installés en 2001, ce compteur prétendent résoudre le problème des coupures de courant. Ils se basent sur des cartes d'électricité prépayées. Des « simleys » sur le compteur indiquent si la carte a encore des unités ou est bientôt épuisée. Lorsque les unités manquent l’électricité est automatiquement coupée chez les abonnés. Tous les foyers se voient proposé ce nouveau compteur « miracle » et ceux qui refusent se voient menacés de coupure définitive de l’électricité. En fait pour Eskom, ces compteurs sont magiques : difficiles pour les robins de bois à contourner, ils virtualisent le prix de l’électricité et rendent les augmentations de tarifs plus discrètes. Les unités achetées ont une correspondance variable avec l'énergie électrique qu’elles représentent. A Johannesburg, le gouvernement a aussi privatisé l'eau qui est gérée par Johannesburg Water. Eux aussi ont installés des systèmes de compteurs prépayés qui coupent l'eau lorsque les unités sont épuisées. Les personnes refusant l'installation de ces compteurs ont eue l'eau coupée définitivement.

Mali

Au Mali, dès 1988 des privatisations ont été organisées sur les conseils du FMI et de la Banque Mondiale, finalement plus de 200 entreprises ont été privatisées. Presque tous les dossiers de privatisations ont été un cauchemar économique et financier. Cela a participé à la paupérisation des travailleurs. Par exemple un nombre important du personnel de la Société Malienne des Produits Chimiques est en contentieux avec leur entreprise pour des impayés de salaires. On été privatisé les chemins de fers (RCFM, 612 licenciements, fermeture de 2/3 des gares, suppression des droits sociaux, peu d’investissements), L’électricité, l’industrie (Itema, Sonatam, SMPC, Sepom), les transports publics (Comanav, transports et services aériens), deux banques (BMCD, BIM), l’agriculture (Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles, 595 licenciements, HUICOMA), l’énergie (Energie du Mali), télécoms (Sotelma)… Cette dernière vente, correspondant à 4% du PIB du pays, a provoqué un scandale dans la presse locale car l’argent de la vente n’était pas inscrit au budget 2010. Les privatisations n’ont bénéficiées qu’au privé, avec un accroissement du chômage, de l’endettement de l’état et de la perte de la notion de service public.
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La grande arnaque de la réforme des retraites

Pierre Mascomère démonte la logique pré-existante à la réforme des retraites.

 

Le gouvernement a présenté son projet de « réforme » des retraites. Des 4 pages publicitaires dans toute la presse en vantent à profusion les mérites.
Le quotidien Les Echos du 10 juillet présente cette réforme comme le souhaite le gouvernement. Mais ce journal, peu suspect de critiquer cette réforme, la présente aussi, dans la même page, selon sa propre vue.
Se plaçant en 2020, il détaille en effet « l’effort de redressement » de 30 Md€ prévu. Cet « effort » est supporté par les salariés, les entreprises, et des recettes nouvelles ne touchant pas les entreprises. Les salariés, du fait du report de l’âge légal de la retraite, participent pour 20,2 Md€, et, du fait de la hausse des cotisations salariales des fonctionnaires, pour 4,9 Md€.
Les entreprises, notamment du fait de minorations d’allégements de charges, participeront pour 2,2Md€. Le solde est constitué de diverses recettes nouvelles, hors entreprises, dont 1 Md € de taxes supplémentaires sur les revenus du capital.
L’effort supporté par les salariés est donc de près de 84%, celui supporté par les entreprises de 7%.

Le gouvernement triche

Que disait le gouvernement, repris et martelé par les médias :
« le problème est démographique, la solution doit être démographique »
« l’espérance de vie augmente donc il faut reculer l’âge légal de la retraite et/ou augmenter le nombre d’années de cotisations ».
Sans oublier, bien sûr, qu’« il ne faut pas obérer la compétitivité des entreprises françaises ».

Mais le problème est-il réellement démographique ?
Le titre des Echos du 16 juin : « Les besoins de financement du système de retraite ont triplé avec la crise » résume bien la situation. Situation d’ailleurs décrite dans le rapport du COR et même dans le document d’orientation du gouvernement.
Que les besoins de financement triple avec la crise signifie que la crise représente 66% des besoins de financement et la démographie 33%.
Même si on acceptait le slogan du gouvernement, « le problème est démographique la solution doit être démographique », cette solution ne devrait pas excéder 33% du financement. Or les salariés à eux seuls supportent 84% ! Les salariés supportent donc à plein l’impact de la crise sur les retraites. Ce serait plutôt aux financiers et aux banques de supporter le poids de leurs erreurs.

En plus, il y a arnaque.

Revenons à la « démographie ».
L’espérance de vie a augmenté et notamment l’espérance de vie à partir de 60 ans, ce qui majore notablement la charge des régimes de retraite, c’est certain.
Mais les effets du « papy-boom » sont encore plus importants. Or, ce « papy boom » vient directement du « baby boom » des années 1946 à 1970. Il y aurait eu largement le temps d’ anticiper ses effets !
Justement, l’Arrco, qui avant la crise ne présentait pas de déficit notable à l’horizon 2020/2030 avait en partie intégré depuis longtemps ses effets.
L’Arrco, du fait de la réforme, va donc devenir excédentaire… et déjà le patronat réclame une baisse de ses cotisations…
Le gouvernement Jospin, constatant que rien ou presque n’avait été fait pour ce papy boom a alors créé le Fonds de Réserves des Retraites (FRR) pour alléger une partie de la charge des régimes. C’était une bonne ou une mauvaise idée, mais elle a eu le mérite d’exister. Les gouvernements de droite qui ont suivi se sont empressés de mettre fin à la grande majorité du financement de ce FRR. Sans le remplacer par quoi que ce soit. Et maintenant, alors qu’il y avait de nombreuses années pour faire face à ce problème, le gouvernement présente la facture, en urgence !
Oui, l’espérance de vie à partir de 60 ans a progressé jusqu’à maintenant de 1,4 an par dix ans. Mais les « réformes » de 1993 et de 2003 (Fillon) parlent explicitement de cet allongement. Sans succès apparemment !

Ces gouvernements de droite sont décidément très mauvais.

Il reste l’augmentation de l’espérance de vie entre 2003 et 2010. Et sur cet aspect il serait effectivement légitime que les employeurs et, sous conditions, les salariés, financent ce coût supplémentaire.
Les salariés et les employeurs. Car au nom de quoi les salariés devraient ils toujours supporter -seuls- toutes les augmentations de coûts ?
En 1993, comme en 2003. Il n’y a pas eu de majoration de cotisations patronales. Pourquoi ?
Pour ne pas obérer la compétitivité des entreprises ?
Là aussi il y a arnaque.
Pour préparer cette « réforme, le gouvernement avait demandé au Directeur général de l’Insee, Jean-Philippe Cotis, un rapport sur le partage salaire/profit de la «valeur ajoutée » (VA) des entreprises françaises. Au grand dam du patronat qui y voyait la possibilité d’ouverture d’une boîte de Pandore.
Mais la communication du gouvernement, les médias, et aussi la mauvaise foi manifeste du rapport, ont fait qu’une seule idée a été retenue : « depuis 20 ans le partage de la valeur ajoutée entre les salaires et les profits n’a pas varié ».
Le tableau ad hoc du rapport le montre effectivement. Mais il montre aussi que avant ces 20 dernières années, la part des salaires dans la valeur ajoutée était largement plus élevée.
Beaucoup plus dans les années 80, mais aussi bien plus auparavant, et de façon relativement stable. Et le « point » de valeur ajoutée représente approximativement 16 Md€ !
Mais si la part des salaires a baissé, où est donc passée la différence ?
Est-elle passée en investissements qui auraient eu le mérite de conforter ou de créer des emplois et de la richesse réelle ? Non, un coup d’oeil sur le partage des profits, après impôts, suffit. Les investissements ont stagné, mais les profits distribués aux actionnaires ont, eux, largement augmenté.
Si l’espérance de vie à partir de 60 ans est passée entre 1981 et 2010 de 20 ans à plus de 24 ans, les dividendes sont passés de 3,2% à 8,4% du PIB ! ( sociétés non financières, source: insee)
Il y a donc de quoi, entre taxes sur les fauteurs de la crise financière et cotisations des entreprises, et voire -sous conditions- des salariés, financer largement les retraites.
Même si il faut tenir compte de la disparité des rentabilités des entreprises.
La « réforme » du gouvernement n’est ni juste ni équilibrée.
Les salariés supportent 84% d’un coût global du pour 66% à la crise et à 33% à la démographie.
Les entreprises en supportent 7% et les fauteurs de la crise : rien !
Les petits salariés sont les plus touchés, à la différence des cadres du secteur privé ayant fait quelques études supérieures qui ne le sont pratiquement pas. Alors ?
Au delà du fait que rien ne figure quant à « l’emploi », élément essentiel pour les retraites, et l’économie en général, il y a plus grave encore. Le gouvernement et le Medef vont maintenant essayer de faire baisser les salaires, comme cela a déjà commencé en Allemagne. Cela creusera encore plus les déficits publics et nécessitera une nouvelle « réforme » des retraites.
Les retraites générales seront ainsi progressivement réduites au niveau anglo-saxon.
Un espace sera enfin ouvert pour des systèmes facultatifs privés en capitalisation, pour le plus grand profit des Assurances et Banques capitalistes, deux secteurs parmi les plus grands pourvoyeurs de fonds du Medef et soutiens actifs, et pour cause, de la réforme !

Source : Décryptages Note Flash 02/07/10
1.« un effort de redressement de 30 Md € » Les Echos du 10 06 10
2.Arrco : régime de retraite obligatoire pour les salariés du secteur privé complémentaire au Régime général de la Sécurité sociale.
3.Les investissements ne représentent que 9% environ des profits. Et Nicolas Sarkosy a l’air malin qui clamait que les profits devaient être répartis en trois tiers !
4.On lira à ce sujet les notes Flash économie de Patrick Artus, n° 238 du 12 mai 2010, « Il vaudrait mieux accroître les salaires qu’augmenter les dettes publiques » et n° 271 du 31 mai 2010, « Faut il baisser les salaires dans la zone
euro ? ».
par Pierre MascomèreSource : Décryptages Note Flash 02/07/10
1.« un effort de redressement de 30 Md € » Les Echos du 10 06 10
2.Arrco : régime de retraite obligatoire pour les salariés du secteur privé complémentaire au Régime général de la Sécurité sociale.
3.Les investissements ne représentent que 9% environ des profits. Et Nicolas Sarkosy a l’air malin qui clamait que les profits devaient être répartis en trois tiers !
4.On lira à ce sujet les notes Flash économie de Patrick Artus, n° 238 du 12 mai 2010, « Il vaudrait mieux accroître les salaires qu’augmenter les dettes publiques » et n° 271 du 31 mai 2010, « Faut il baisser les salaires dans la zone euro ? ».

50 statistiques qui en disent long sur l'économie américaine

Bilbo, lecteur du blog Dedefensa, a déniché un article américain qui liste 50 statistiques qui permettent de mieux appréhender l'état de santé de l'économie américaine. Le résultat n'est pas brillant.


Chaque jour l'économie, à l’instar d’autres domaines, fait l'objet de milliers d'articles ou de reportages. Il est bien sûr impossible de les lire, regarder ou écouter tous, de les analyser et de s'en souvenir correctement.


Dans le cas de l’économie, l'exercice pour le lecteur (ou l'auditeur passif) est rendu d'autant plus difficile que ces articles portent sur des sujets variés et sur des périodes différentes (à une information portant sur le secteur de l’immobilier au cours de l’année 2009 viendra se superposer un article sur la croissance du PIB au dernier trimestre par exemple). En un sens trop d’informations tue l’information…


Cependant parmi tous ces articles, rares sont les compilations. En voici une qui, je pense, vous permettra d’avoir une idée un peu moins vague de l'état de santé de l'économie américaine.


50) En 2010, le gouvernement des États-Unis a prévu d'émettre presque autant de dettes que le reste des gouvernements du monde réunis.


49) Le gouvernement américain prévoit un déficit budgétaire d'environ 1600 milliards de dollars en 2010.


48) Si vous dépensez un dollar chaque seconde, cela prendrait plus de 31 000 ans pour dépenser mille milliards de dollars.


47) En fait, si vous aviez dépensé un million de dollars chaque jour depuis la naissance du Christ, vous n’auriez toujours pas dépensé mille milliards de dollars.


46) Le total de la dette du gouvernement américain atteint maintenant 90% du PIB.


45) Le total de la dette du marché du crédit aux États-Unis, en comptant celle du gouvernement, des entreprises et des particuliers, a atteint 360% du PIB.


44) Les Impôts sur les bénéfices des sociétés américaines ont diminué de 55% (à 138 milliards de dollars) pour l'année se terminant au 30 septembre 2009.


43) Huit comtés de l'État de Californie ont désormais des taux de chômage de plus de 20%.


42) Dans la région de Sacramento, en Californie, une entreprise sur six a fermé.


41) En février 2010, il y avait 5,5 chômeurs pour chaque nouvelle offre d'emploi.


40) Selon une étude du PewResearch Center, environ 37% des Américains âgés de 18 à 29 ans ont été soit au chômage soit sous-employés à un moment donné au cours de la récession.


39) Plus de 40% des personnes employées aux États-Unis travaillent actuellement dans des emplois de service à bas salaires.


38) Selon un nouveau sondage, 24% des travailleurs américains disent avoir reporté l’âge prévu de leur retraite au cours des 12 derniers mois.


37) Plus de 1,4 millions d'Américains ont connu une faillite personnelle en 2009, ce qui représente une augmentation de 32% par rapport à 2008. De surcroît, mars 2010 a été un record absolu depuis la loi américaine sur les faillites d’octobre 2005.


36) Les demandes d'achat d'hypothèques aux États-Unis sont en baisse de près de 40% par rapport au mois précédent, soit leur plus bas niveau depuis avril 1997.


35) RealtyTrac a annoncé que les saisies aux États-Unis avaient établi un record historique en 2009 pour la deuxième année consécutive.


34) Selon RealtyTrac, des avis d'expulsion ont été signalés sur 367 056 biens immobiliers en mars 2010, soit une augmentation de près de 19% par rapport en Février - le plus haut chiffre mensuel depuis que RealtyTrac a commencé à comptabiliser ces chiffres en Janvier 2005.


33) Dans les seuls comtés de Pinellas et Pasco, qui comprennent St. Petersburg, en Floride, et la banlieue située au nord, il y a eu 34 000 avis d’expulsion. Il y a dix ans, il n'y en avait que 4 000.


32) Dans la vallée centrale de Californie, 1 maison sur 16 est concernée par un avis d’expulsion.


31) La Mortgage Bankers Association a récemment annoncé que plus de 10% des propriétaires ayant une hypothèque avait manqué au moins un paiement au cours de la période de janvier à mars 2010. C'est un niveau record, en hausse de 9,1% sur un an.


30) Les banques américaines ont récupéré près de 258 000 foyers à l'échelle nationale au premier trimestre de 2010, soit un bond de 35% par rapport au premier trimestre de 2009.


29) Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, les banques possèdent une plus grande part de la valeur nette du logement résidentiel aux États-Unis que tous les particuliers.


28) Plus de 24% des foyers ayant des prêts hypothécaires aux États-Unis ont connu de graves difficultés financières à la fin de 2009.


27) La valeur des propriétés commerciales américaines a baissé d'environ 40% depuis 2007, et actuellement 18% des espaces de bureaux aux États-Unis sont vides.


26) Le taux de défaut sur les prêts hypothécaires des immeubles détenus par les banques américaines a atteint un record de 4,6% au premier trimestre de 2010. C'est presque le double du niveau enregistré un an plus tôt.


25) En 2009, les banques américaines ont affiché leur plus forte baisse du crédit privé depuis 1942.


24) L’État de New York a retardé le paiement de factures totalisant 2,5 milliards de $ à court terme pour rester solvable, mais les responsables ont prévenu que son resserrement monétaire pourrait bientôt devenir encore pire.


23) Pour compenser une projection du déficit budgétaire 2010 de 280 millions de dollars, Détroit a émis 250 millions de dollars sur 20 ans de Bons municipaux en mars. Cette émission a été suivie d'un avertissement des fonctionnaires de Détroit : si sa situation financière ne s'améliore pas, elle pourrait être forcée de déclarer faillite.


22) La National League of Cities a annoncé que les municipalités seront probablement en déficit de 56 milliards à 83 milliards de dollars entre aujourd'hui et 2012.


21) Une demi-douzaine d’états américains pauvres ont annoncé qu'ils retardaient leurs crédit de remboursement d'impôt.


20) Deux professeurs d'université ont récemment calculé que le cumul des retraites non provisionnées des 50 États américains étaient de 3 200 milliards de dollars.


19) Selon Economic Policy Journal, 32 états américains sont déjà à court de fonds pour verser des prestations de chômage, si bien que le gouvernement fédéral a fourni des fonds à ces états afin qu'ils puissent effectuer leurs paiements aux chômeurs.


18) Cette récession a effacé 8 millions d'emplois dans le secteur privé aux États-Unis.


17) Dans le secteur privé, la part du revenu personnel provenant des salaires payés par chèque a été ramenée à son plus bas historique au cours du premier trimestre de 2010.


16) Les prestations accordées par le gouvernement américain (y compris la sécurité sociale, l’assurance chômage, les bons d'alimentation, et d'autres programmes) ont atteint un niveau record au cours des trois premiers mois de 2010.


15) 39 680 000 Américains reçoivent maintenant des bons d'alimentation, ce qui représente un nouveau record historique. Mais les choses vont encore s'aggraver. Le département américain de l'Agriculture prévoit que l'inscription dans le programme des bons alimentaires devrait dépasser les 43 millions d'Américains en 2011.


14) Phoenix, en Arizona, possède un taux annuel étonnant de 57 000 vols de voitures, ce qui en fait la nouvelle “capitale mondiale du vol de voiture”.


13) Les autorités US affirment qu'il y a maintenant plus de 1 million de membres de bandes criminelles à l'intérieur du pays. Ce million de membres de gangs est responsable de près de 80% des crimes commis aux États-Unis chaque année.


12) Le système de santé américain était déjà confronté à une pénurie à venir d'environ 150 000 médecins dans les dix prochaines années. Avec la “réforme” adoptée par le Congrès sur les soins de santé, ce nombre pourrait augmenter de plusieurs centaines de milliers.


11) Selon une analyse du Comité mixte du Congrès sur la fiscalité, la « réforme » sur les soins de santé va générer 409,2 milliards de dollars en impôts supplémentaires pour le peuple américain en 2019.


10) En 2010, le Dow Jones Industrial Average vient de vivre le pire mois de mai depuis 1940.


9) En 1950, le ratio du salaire moyen du travailleur moyen par rapport au Chef d’entreprise était d'environ 30/1.Depuis l'an 2000, ce ratio a explosé à 300-500/1.


8) Environ 40% des dépenses de consommation proviennent actuellement de 20% des ménages américains qui ont les revenus les plus élevés.


7) Selon les économistes Thomas Piketty et Emmanuel Saez, les deux tiers des augmentations de revenus aux États-Unis entre 2002 et 2007 ont concerné les 1% de la population les plus riches.


6) 40% des revenus aux Etats-Unis détiennent désormais collectivement moins de 1% de la richesse de la nation.


5) Si vous ne faites que le remboursement minimal à chaque fois, un achat par carte de crédit de 6000 $ peut vous coûter plus de 30 000 $.


4) Selon un nouveau rapport basé sur les données du US Census Bureau, seulement 26% des adolescents américains âgés de 16 et 19 avaient un emploi à la fin de 2009, ce qui représente un nouveau record depuis que les statistiques ont commencé à être publiées en 1948.

3) Selon une enquête de la National Foundation for Credit Counseling, seulement 58% des personnes issues de la «Génération Y» vont payer leurs factures mensuelles à temps.


2) Au cours du premier trimestre de 2010, le nombre total de prêts aux États-Unis qui ont au moins trois mois d'arriérés a augmenté pour le 16ème trimestre consécutif.


1) D’après la Tax Foundation’s Microsimulation Model, pour effacer le déficit budgétaire 2010 des États-Unis, le Congrès américain devrait multiplier chaque tranche d'imposition par 2,4. Ainsi, le taux de 10% devrait passer à 24%, le taux de 15% devrait passer à 36%, et le taux de 35% devrait passer à 85%.


L’article original, publié le 29/06/2010 et intitulé «50 Fun Stats about the U.S.» comprend des liens vers les études ou articles dont sont extraits ces statistiques :
http://www.investmentpostcards.com/2010/06/29/50-fun-stats-about-the-u-s/.


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