samedi 16 janvier 2010

Hortefeux affiche une baisse de la délinquance.

 Jean François Kahn | Samedi 16 Janvier 2010

Le premier flic de France voulait de bons chiffres. Incroyable: les dernières statistiques montrent qu'il les a obtenus. JFK salue aussi la belle promotion de la gauche moderne : après Schroeder chez Gazprom, voici Tony Blair chez LVMH...



Présentation par Hortefeux des nouveaux chiffres sur la délinquance. Augmentation générale des cambriolages, hold-up, violences, atteintes aux biens et aux personnes. Ce que tout le monde peut d’ailleurs constater. Mais, légère baisse sur un an de la délinquance en général (- 1 %), à cause d’un recul des escroqueries, chèques sans provision, trucages de cartes bancaires, etc. Or, ces baisses qui rétablissent de justesse l’équilibre n’ont commencé que les quatre derniers mois de l’année. C’est-à-dire qu’elles correspondent exactement à l’époque où Hortefeux a convoqué les préfets et les responsables locaux de la police pour leur dire : « arrangez-vous comme vous le voulez, mais fournissez-moi de bonnes statistiques où il y aura des sanctions…». CQFD.

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jeudi 14 janvier 2010

Entreprises : Novelli embellit un bilan calamiteux

Le gouvernement se vante de sa politique d'aide aux entreprises. Chiffres à l'appui, Slovar démonte ces affirmations. Or, la TVA à 5,5 pour la restauration et le statut d'auto-entrepreneur ont raté leurs objectifs.



Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux PME, aura beau s’auto-congratuler à longueur de médias sur son bilan, rien n’empêchera les chiffres de contredire ses déclarations et de montrer que celui-ci est un désastre.

Il suffit de se pencher sur les résultats chiffrés de la baisse de la TVA dans la restauration et ou des créations d’entreprises (auto entrepreneurs) comparées aux défaillances pour s’en rendre compte. La baisse de la TVA, présentée comme SA mesure emblématique est un naufrage pour les finances de l’Etat.

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Quand Le Monde ouvre les yeux sur les dangers de l’euro

Certes, le papier du journal du soir est signé par un éditorialiste économique du Financial Times. Cependant, il est rafraîchissant de voir que Le Monde s’ouvre à des opinions aussi critiques à l’égard de la monnaie unique. Il faut dire que cet article est particulièrement bien argumenté.

Une protection dérisoire

Martin Wolff a sans doute écrit ici une des meilleures notes de synthèse sur l’euro. Et, pour une fois, je remercie Le Monde de publier un tel papier aussi critique à l’égard de la monnaie unique qu’ils soutiennent mordicus habituellement. Cette ouverture d’esprit fait honneur au journalisme. C’est d’autant plus remarquable que la démonstration de ce texte est limpide. L’auteur décortique parfaitement bien tous les effets pervers de la monnaie unique européenne.

Il part de l’argument des soutiens de l’euro, à savoir que la monnaie unique aurait permis d’éviter une course à la dévaluation pendant cette récession. Cependant, il relativise tout de suite cet argument en montrant que le PIB de la zone euro a davantage baissé que le PIB des Etats-Unis (-5.1% contre -3.8%) pendant cette crise. Cet argument, que nous sommes beaucoup à répéter depuis des mois, montre que la protection offerte par l’euro est plus que relative…

Une source de déséquilibres majeurs

Ensuite, l’auteur explique particulièrement bien comment l’euro provoque de graves déséquilibres en son sein. Il montre que la crise a particulièrement frappé les pays dont la demande intérieure privée était artificiellement soutenue par une bulle de crédit (Espagne, Irlande, Portugal). On pourrait ajouter à son raisonnement que cette bulle était la conséquence directe d’un taux d’intérêt unique trop faible pour ces pays et qu’un taux plus élevé (national) aurait évité de tels excès.

L’effondrement de la demande privée (de -10 à -15%) a donc brutalement plongé les comptes publics dans le rouge sans véritable espoir d’amélioration d’autant plus que la hausse des écarts de taux longs renchérit encore le financement de la dette publique de ces pays. En clair, l’euro accentue tous les problèmes tout en empêchant leur résolution par la solution classique de la dévaluation. La seule perspective est une politique déflationniste, dont on a vu tous les risques dans les années 30 et au Japon…

Pour Martin Wolff, « la crise est inhérente au système » et nous n’allons pas tarder à en voir les conséquences. Il est grand temps de réfléchir à la solution alternative de la monnaie commune…

Bonus bancaires: la fausse manoeuvre du gouvernement

Nicolas Sarkozy a envoyé Christian Estrosi tacler Renault, soupçonné de vouloir délocaliser la production de la Clio IV en Turquie, malgré les aides de l'Etat. Le ministre de l'Industrie a promis d'empêcher cette délocalisation. On voit le gouvernement une nouvelle fois victime de son double discours libéral : Sarkozy crie beaucoup, mais, au mieux, concrétise mal. Il fallait aider l'industrie automobile, mais il fallait s'assurer que ce soutien public, et donc financé par les contribuables, serait assorti de contreparties.

Cette affaire Renault a masqué une autre fausse manoeuvre, la future taxation des bonus bancaires. Une tartufferie connue mais insuffisamment commentée. Voici le story-telling du moment : Christine Lagarde a enfin préparé enfin sa taxe sur les bonus bancaires. Depuis 14 mois déjà, Nicolas Sarkozy a désigné les traders comme ses boucs-émissaires jugés responsables, par leur comportement irresponsable et spéculatif, des misères du monde. Le gouvernement respecte la parole présidentielle. Le voici qui agit. Story-telling, quand tu nous tiens...

En décembre dernier, le président français avait été débordé sur sa gauche par Gordon Brown, le premier ministre britannique. Ce dernier, soucieux de préparer ses propres élections législatives, avait annoncé unilatéralement sa décision de surtaxer les bonus des traders de la City. Sarkozy n'avait eut qu'à suivre. L'été dernier, le monarque élyséen avait déjà endossé les recommandations de prudence de l'autorité de régulation britannique, la FSA, qui suggérait d'étaler sur 3 ans le versement des bonus.

Cette fois-ci, la ministre des finances passe à l'acte : voici la taxe, la fameuse, celle qui corrigera les excès des rémunérations variables des traders. Christine Lagarde a présenté son projet au Conseil d'Etat cette semaine.

LE FIGARO. - ­Quelle forme prendra votre dispositif de taxation exceptionnelle des bonus ?
Christine LAGARDE. - Le texte prévoit de taxer à hauteur de 50 % tous les bonus, quel que soit leur mode de distribution et quel que soit le calendrier de distribution. Cela signifie que la disposition concerne aussi bien les versements, en cash comme en actions, réalisés cette année et les années suivantes dès lors qu'ils auront été décidés au titre de 2009. Enfin, cette disposition s'appliquera, comme au Royaume-Uni, aux bonus supérieurs à 27 500 euros réalisés par les opérateurs de marché payés depuis la France. Concrètement, les banques devront payer la taxe pour environ 2 500 de leurs salariés.
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Faire ce que l'on veut ou bien vouloir ce que l'on fait